COVID-19 : comment éviter d'être submergés par une deuxième vague

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Pboulanger Prés.
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COVID-19 : comment éviter d'être submergés par une deuxième vague

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.marianne.net/societe/corona ... ieme-vague
Coronavirus : comment éviter d'être submergés par une deuxième vague

Alors que la France voit éclore en son sein d'inquiétants foyers de contamination, l'hypothèse d'une résurgence de l'épidémie de Covid-19 est sur toutes les bouches. Toutefois, en l'état actuel des choses, il est encore tôt pour tirer la sonnette d'alarme.

Par Samuel Vivant
Publié le 16/07/2020 à 16:05

 
 “Il y a des braises un peu partout. Il s’agit de ne pas souffler dessus sans quoi, cela pourrait prendre feu... ”, alerte François Bricaire, infectiologue membre de l’Académie de médecine, au sujet des foyers de contamination qui fleurissent un peu partout dans l’Hexagone. Deuxième vague ? Résurgence ? Si la sémantique diffère selon les scientifiques, une chose est cependant sûre : le coronavirus, sournoisement, se redéploie doucement sur le territoire français. Dans plusieurs localités - notamment dans l’Ouest - les autorités sanitaires relèvent une recrudescence des cas positifs au Covid-19, laissant craindre une situation qui dégénère.

Dans son dernier bilan hebdomadaire du 9 juillet, Santé publique France note une “augmentation de la circulation du virus SARS-COV-2 “ sur la semaine du 29 juin au 5 juillet, malgré un “maintien de la circulation du virus à un niveau bas”. Le nombre de nouveaux cas confirmés atteint 3797 pour cette période contre 3406 pour la semaine précédente. Autre symptôme d’une accélération du phénomène, l’indicateur R0 (taux de reproduction du virus) passe lui de 0,90 à 1,05, toujours selon le point hebdomadaire de l’agence. Cela signifie qu'une personne porteuse du virus contamine en moyenne une autre personne. Ce curseur scruté par les autorités sanitaires est “un facteur clé”, selon l’épidémiologiste Mircea Sofonea, pour juger de la force de propagation du virus et des risques d'une "deuxième vague". Quand est-il vraiment ?

Les points chauds

Dans l’Ouest de la France, les nouvelles ne sont pas bonnes. Dans le département de la Mayenne, 255 personnes étaient infectées par le virus au 10 juillet. Après un doublement spectaculaire du nombre de cas en six jours, les autorités décidaient de lancer une grande campagne de dépistage. Sur France Inter le 16 juillet, le ministre de la Santé Olivier Véran jugeait la situation à Mayenne "problématique". Depuis, le port du masque dans les lieux clos est obligatoire à Laval et dans cinq autres communes, selon un communiqué de la préfecture publié le même jour.
 
En Nouvelle-Aquitaine, l’Agence Régionale de Santé (ARS) alertait dans un communiqué d'un sursaut de l’épidémie, indiquant que “des frémissements au niveau des indicateurs sont observés”. Le nombre de cas testés positifs au Covid-19 était passé de 47 (du 24 au 30 juin) à 82 cas (du 1er au 7 juillet). Dans la région, le R0 est désormais égal à 1,32, note Santé publique France dans son point du 9 juillet.
 
Au Sud, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur commence également à présenter les signes d’un rebond de l'épidémie. Au micro d’Europe 1, le 13 juillet, Annie Levy-Mozziconacci, médecin à l’hôpital Nord de Marseille, alertait sur une accélération de l’épidémie, avec un doublement des cas positifs au Covid-19 en 10 jours. Contactée par Marianne, l’ARS de la région PACA évoque pour sa part des "signaux faibles faisant étant de nouveaux cas" dans les Bouches du Rhône, relevant “11 nouveaux cas positifs [...] détectés en moyenne par jour” sur la semaine du 6 au 12 juillet. Au cours de cette même semaine, “plus de 15.000 tests avaient été réalisés”, toujours selon l’Agence régionale de santé.

Amélioration à Mayotte

En Outre-mer, la Guyane paie toujours sa proximité géographique avec le Brésil, l’un des pays les plus touchés par l’épidémie. Le 13 juillet, la région comptait 221 nouveaux cas de coronavirus, une situation grave bien au-delà des chiffres de la France métropolitaine. À Mayotte, les nouvelles sont meilleures. Santé Publique France annonce une “diminution de l’épidémie” mais fait état d‘un “maintien de la circulation du SARS-CoV-2 à un niveau élevé” au 9 juillet.
 
Des points chauds qui pourraient mener à un reconfinement localisé. C'est en tout cas une méthode que n'écarte pas le président de la République en cas de rebond intensif de l'épidémie. "Nous sommes en train de tout faire pour éviter une nouvelle vague et pour avoir une approche différenciée [...] et ensuite, si une nouvelle vague arrivait, d'isoler le plus localement possible", indiquait Emmanuel Macron sur France 2 le 14 juillet.

Sonner l'alarme ?

Cet état des lieux de la circulation du virus en France dessine un tableau au premier abord inquiétant. Mais faut-il pour autant sonner l’alarme de la “deuxième vague” tant redoutée ? Pour l’épidémiologiste Mircea Sofonea, l’heure n’est pas encore à la panique. “Oui, actuellement, il y a des signes d’une augmentation de la transmission. C’est d’abord un motif d’inquiétude local. Au point de vue national, il n’y a pas d'augmentation exponentielle, rassure l'épidémiologiste. On a vu l’indicateur (R0) augmenter progressivement ces dernières semaines, ce qui était prévisible avec l’été et le relâchement des gestes barrières. À ce stade, il n’y a pas encore d’urgence car l’indicateur vient seulement de passer au dessus de 1 et cela peut être seulement le fait de fluctuations statistiques. L’indicateur pourrait très bien redescendre”, suppose Mircea Sfonea.
 
Alors quand faudra-t-il s’inquiéter ? Selon l’épidémiologiste, il faut encore attendre. "Si ce taux de reproduction du virus venait à augmenter lors des prochaines semaines ou bien se consolider autour de 1, alors il faudra tirer la sonnette d’alarme" juge le maître de conférence à l'université de Montpellier. La pratique des gestes barrières, maintes et maintes fois évoquée, devrait aussi jouer un rôle déterminant dans la progression ou la régression de ce taux de reproduction du virus. À ce titre, l’épidémiologiste estime crucial que la communication sur l’accélération de la propagation du virus soit faite. “Il pourrait y avoir un rétro-contrôle de la population qui peut changer son comportement selon les indicateurs communiqués. C’est-à-dire un renforcement spontané des gestes barrières, mais aussi une surveillance accrue de son état de santé. Le phénomène inverse s'était produit après les discours rassurants survenus après le déconfinement”, évoque-t-il. Une stratégie de renforcement des gestes barrières qu'emprunte le gouvernement, en rendant obligatoire le port du masque dans les lieux clos accessibles au public "dès la semaine prochaine", comme annoncé par le Premier ministre ce jeudi 16 juillet.

La France prête pour une deuxième vague ?

Reste à savoir si - en cas de scénario catastrophe - l’épidémie pourrait ravager le système santé comme ce fut le cas en avril. Optimiste lors de son intervention télévisuelle du 14 juillet, Emmanuel Macron a tenu à indiquer que la France serait prête à une éventuelle deuxième vague. “Nous avons à la fois les stocks et les approvisionnements qui sont sécurisés et nous avons l'organisation au plus près du terrain, qui permettrait de faire face à une recrudescence, si elle était là”, a avancé le président de la République sur France 2.


Une position rassurante que partage en partie l’épidémiologiste, pour qui l’appareil sanitaire est désormais mieux armé face à une épidémie. “ On ne se retrouvera pas dans la situation que l’on a connue auparavant. Le taux de reproduction du virus ne dépassera pas 3 comme cela a pu être le cas en mars, car la sonnette d’alarme sera tirée plus rapidement. Egalement, le dispositif sanitaire est déjà en place. Nous disposons de masques, l'usage du gel hydraulique s'est généralisé, les grands rassemblements sont interdits et les protocoles de prise en charge des malades sont désormais rodés”. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite. “Cela ne veut pas dire qu’il n'y a pas de risque de saturation des hôpitaux, rappelle l’épidémiologiste, simplement, cela signifie que cette situation arrivera beaucoup plus lentement que lors du mois d’avril”.

MIEUX ÉQUIPÉS QUE LORS DE LA PREMIÈRE VAGUE

Du côté du corps médical, un son de cloche différent se fait entendre. Interrogé sur Europe 1 ce mercredi 15 juillet, Yannick Gottwales, qui dirige les urgences de l’hôpital de Colmar, demeure sceptique sur le matériel à disposition. “Les respirateurs, on a beau vouloir en acheter, vous avez quand même une crise mondiale où tout le monde veut le même matériel en même temps. [...] Peut-être qu’en septembre, on y sera. Mais aujourd’hui, non", a insisté le médecin.
 
Cathy Le Gac, co-secrétaire du syndicat SUD santé APHP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), pointe un autre problème : celui du moral des troupes. "On est bien plus équipé que lors de la première vague, c'est une certitude. Seulement, le personnel soignant est épuisé et subit le contrecoup des efforts produits lors de la crise sanitaire. Pendant le rush on fonctionnait à l'adrénaline, aujourd'hui, c'est retombé. On ne sait pas comment le personnel soignant va réagir en cas de deuxième vague : peut-être bien, peut-être mal. Il est trop tôt pour le dire", souffle l'infirmière en réanimation. Suspens

Prenez bien soin de vous !
Amicalement,
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