Coronavirus : le vrai niveau de l'alerte

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Pboulanger Prés.
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Coronavirus : le vrai niveau de l'alerte

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/coro ... te-3994532
Coronavirus : le vrai niveau de l'alerte

00h00 , le 26 septembre 2020,
modifié à 08h57 , le 27 septembre 2020
Par
Anne-Laure Barret

 La crainte d'une saturation des services de réanimation hante les autorités sanitaires. Les projections les plus récentes ont fait basculer le gouvernement, qui a choisi de durcir les règles.

On dit que la colère est une étape nécessaire dans tout processus de deuil. Et si la fronde contre la fermeture des bars et des restaurants à Marseille (qui entrera en vigueur ce soir) était le symptôme que la vie n'est décidément plus comme avant? Les traits creusés et l'air sombre d'Olivier Véran, mercredi, à l'entame de sa conférence de presse, soulignaient la teneur de son propos : l'heure est grave. "C'est un tournant, la date la plus importante depuis le déconfinement, décode-t-on au ministère de la Santé. On était inquiets depuis plusieurs semaines et on le répétait mais ce n'était pas forcément compris. Là, on bascule dans des mesures plus coercitives, on clarifie."

Une "progression exponentielle"La courbe affichée par le ministre de la Santé révélait la nette augmentation des admissions en réanimation (+40% en moyenne la semaine dernière en France). Vendredi, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, a répété la démonstration face à des Marseillais, statistiques locales à l'appui. Dans ses bulletins, l'agence Santé publique France (SPF) parle désormais d'une "progression exponentielle" du nombre de malades hospitalisés dans les services de soins intensifs. Les forts en maths comprennent : une progression continue et rapide.
 
Il faut se souvenir que le 15 mars, avant-veille du confinement,
le nombre de morts s'élevait à 91 seulement
 
"Quelque chose peut paraître tout petit, mais comme ça double à chaque fois, ça peut exploser, explique Luc Dauchet, maître de conférences en santé publique et médecin au CHU de Lille. Pour mesurer l'impact d'une exponentielle, il faut se souvenir que le 15 mars, avant-veille du confinement, le nombre de morts s'élevait à 91 seulement." Le nombre de patients en réanimation doublait alors tous les trois jours ; aujourd'hui, il en faut quinze. "Même si le temps de doublement est plus long et peut sembler plus rassurant car cela laisse la possibilité de réagir, la problématique reste la même qu'en mars", décrit le professeur de santé publique au CHU de Lille Philippe Amouyel, soulignant qu'il s'agit de "projections" et non de prévisions. Lui a comparé ses résultats avec ceux de certains confrères. Conclusion? "Nos résultats convergent."
  
 Les autres indicateurs analysés par SPF apparaissent tout aussi convergents : les passages aux ­urgences pour suspicion de Covid-19 ont crû de 21%, les hospitalisations de 34% et, depuis deux semaines, le nombre de décès est reparti à la hausse : plus 25% la semaine dernière, avec 332 morts à l'hôpital ou en Ehpad. Ce sont bien ces chiffres alarmants qui ont poussé le gouvernement à serrer une nouvelle fois la vis.

Cette fois, le virus frappe toutes les métropoles

 Le spectre de la saturation des hôpitaux, la hantise de devoir trier les patients comme en Italie du Nord cet hiver ou de devoir renoncer à soigner nouveaux cancers et maladies chroniques comme au temps du confinement, ont été évoqués durant le conseil de défense sanitaire présidé mercredi par Emmanuel Macron. La crainte était de manquer de respirateurs, mais surtout de personnels au chevet des patients. Car cette fois, le virus frappe toutes les métropoles, selon le scénario noir imaginé par le Conseil scientifique en juillet.
 
On est déjà à flux tendu sur les lits de médecine,
ça va être difficile de tenir, les bras vont manquer.

Dans les grands CHU, les lits se remplissent. A Nice, Olivier Guérin, professeur de gériatrie au CHU, résume : "On est déjà à flux tendu sur les lits de médecine, ça va être difficile de tenir, les bras vont manquer." A Bordeaux, le directeur, Yann Bubien, juge la situation "pas alarmante mais inquiétante" : "Il faut être vigilant, les signaux d'alerte sont au rouge depuis presque un mois. Les hospitalisations en médecine et en réanimation ont doublé en moins d'un mois." Lui croit possible ­d'affronter la vague sans dommage à condition que "les comportements changent" : "Toutes les générations doivent être vigilantes, il faut reprendre les gestes barrière." Il invoque aussi des raisons d'espérer : "On sait mieux prendre en charge les formes graves grâce aux corticoïdes et à l'oxygénation, ce qui diminue les séjours en soins intensifs."

En revanche, le point de rupture semble proche à Marseille et à Lyon. Selon une source gouvernementale, le transfert de certains patients de ces deux villes vers l'Île-de-France devrait être organisé dès cette semaine pour éviter l'annulation d'opérations chirurgicales. Mais à Paris, la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé jeudi qu'elle allait reporter 20% des interventions prévues à compter de ce week-end – une décision impensable il y a un mois.

Prenez bien soin de vous !
Amicalement,
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